Jamais cela n’était arrivé depuis sa création et son « bouclage » en 1973 mais ça y est : le boulevard périphérique a accueilli des vélos. C’était à l’occasion de la Nuit Blanche 2019 et nous y étions, autant pour pédaler sur un bitume jamais foulé que pour découvrir d’un peu plus près le fameux « Périph' ».
Des vélos sur le périph’, pourquoi donc ?
L’ouverture exceptionnelle de la nuit du 5 au 6 octobre 2019 à l’occasion de la Nuit Blanche ne saurait être décorrélée de la campagne pour les élections municipales de l’an prochain. A moins de 6 mois du scrutin, les programmes s’affinent et les propositions les plus martelées s’entendent. A l’image de celle de Gaspard Gantzer, l’ancien responsable de la communication de François Hollande qui, peu après son départ de l’Elysée en 2017, avait évoqué l’idée de « fermer le périphérique ». Une idée gardée par celui devenu candidat à la mairie de Paris, mais qui a aussi inspiré le camp adverse de la mairie actuelle, qui propose depuis juin dernier d’aménager le périphérique. En clair, cela passe par une réduction de la vitesse de 70 à 50 km/h, l’installation d’une voie réservée aux véhicules propres et partagés. Ce qui sera peut-être suivi d’autres initiatives : voie réservée aux bus, feux de signalisation etc.
Avant cela encore, pour la Nuit Blanche 2016, des élus écologistes avaient émis l’idée d’un périph’ pour les vélos entièrement fermé aux voitures. C’est donc dans un contexte où l’attention est portée depuis plusieurs mois sur le périphérique que la Nuit Blanche 2019 a installé l’une de ses animations sur une portion 1,7 km, de 19 h samedi 5 octobre à 6 h dimanche 6 octobre. Il s’agissait, d’après le cabinet d’architecture 1024 à l’initiative du projet, de « faire l’éloge d’une mobilité non polluante ». Malgré la présence de groupes électrogènes pour les spots lumineux.
De la Porte de Pantin à la Porte de la Villette et retour
Avec son propre vélo, en Vélib ou en vélos partagés de type Jump, l’accès était ouvert pour quelques coups de pédales sur 2 des 4 voies du Périph’. L’installation est balisée de rampes lumineuses et chaque participant reçoit un marquage lumineux baptisé « luciole » par l’organisation. De l’autre côté du vélodrome improvisé, un concert silencieux avec des casques audio avait lieu. Le tout sous le regard des visiteurs de la Philarmonie, qui grimpaient par la face ouest du bâtiment jusqu’à son toit.
L’avantage du périphérique est d’avoir un tracé large, des pentes atténuées selon les reliefs et un bitume dont certaines portions a été renouvelé l’été dernier, afin d’absorber les bruits de roulement. Par endroits toutefois, les anciens pavés des années 60 affleurent sous l’enrobé, tandis que cette visite a vélo est l’occasion de voir de plus près les aménagements (glissières de sécurité, panneaux etc.).
L’événement a fait le plein de curieux, même à une heure avancée et ce malgré le crachin, et ce au détriment de la circulation qui bouchonnait dans les rues alentours. Quant aux vélos, on notera l’impressionnante quantités de Vélib acheminée pour l’occasion.
Le vélodrome de la Nuit Blanche sur le Périphérique en images :
Crédit photos : Le Nouvel Automobiliste