Le Nouvel Automobiliste
PSA en Chine

PSA cherche à sortir de la crise en Chine

Dire que PSA se porte mal en Chine est un euphémisme. Le groupe français y est présent à travers deux JV (joint-venture) : la première, historique avec Dongfeng (DPCA) ; la seconde, plus récente et liée à la création de la marque DS avec ChangAn (CAPSA). Alors que les ventes de PSA sont tombées de 700 000 unités en 2014 à 250 000 en 2018, le premier trimestre 2019 accentue encore la tendance baissière avec seulement 60 000 voitures livrées, en dépit des nouveautés que constituent les Citroën C5 Aircross, C4 Aircross ou Peugeot 508 L et 4008. Des mesures radicales pourraient être prises.

PSA : une « situation inacceptable » en Chine

L’expression vient de Carlos Tavares, patron de PSA, qui, en 2017, déplorait les résultats de son groupe en Chine ainsi que la lenteur de décision de son partenaire Dongfeng. Si le français est un des premiers à s’être implanté en Chine, dans les années 80 tout d’abord avec la Peugeot 505, puis dans les années 90 avec Dongfeng et la production de la ZX Fukang, PSA n’a eu de cesse de patauger voire même de décliner sérieusement récemment. Le groupe accuse même 300 millions d’Euros de pertes en Chine en 2018. 2019 ne s’annonce pas meilleure avec un recul de ventes de 62,1 % au premier trimestre. L’offensive produit de ces deux dernières années ne semble pas porter ses fruits, malheureusement.

Des mesures radicales

Si rien n’est confirmé à date, Reuters indique que PSA aurait trouvé un accord avec son partenaire Dongfeng pour supprimer 4 000 emplois de DPCA. En outre, sur les 4 usines chinoises de cette JV (3 à Wuhan, 1 à Chengdu), seules 2 seraient conservées par PSA :

  • Une usine serait fermée
  • Une autre usine serait vendue à un tiers, probablement un autre partenaire de Dongfeng.

De nouveau selon Reuters, des sources internes à PSA évoquent même un possible retrait de la Chine, après 27 ans de présence. Il faut dire qu’outre les difficultés avec Dongfeng, la JV avec ChangAn ne se porte pas bien non plus : une usine dédiée à DS à Shenzen qui tourne presque à vide, 5 modèles dont 3 spécifiques à la Chine (DS 4S, DS 5LS, DS 5, DS 6 et DS 7 Crossback) mais un insuccès commercial notoire : en 4 années, seules 10 000 DS ont trouvé preneur dans l’Empire du Milieu, soit une goutte d’eau. Il y a malheureusement peu de chance que la future grande berline DS produite en Chine (et exportée vers l’Europe) change la donne : les volumes prévisionnels seraient faibles.

La fin de l’eldorado chinois ?

D’autres rumeurs, cette fois émanant de l’agence Bloomberg, évoquent la possibilité d’une vente de la part que Dongfeng détient dans PSA (12,2 %). Rappelons qu’en 2014, la montée au capital du partenaire chinois de PSA (ainsi que de l’Etat) avait permis de sauver le groupe français, mais il semble que les relations franco-chinoises, faites notamment de langueurs administratives, se soient tendues.

Toute cette restructuration serait de plus menée dans un contexte compliqué pour le marché automobile en Chine : déjà en retrait de 12,4 % au premier semestre (sur une année 2019 attendue à -5%), les ventes baissent surtout au détriment des constructeurs non-chinois.

Quelques images de PSA en Chine :

Source : Reuters, Caradisiac

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