L’Alpine A110 R vient chapeauter la gamme de la berlinette dieppoise qui multiplie depuis quelques mois les séries spéciales, les coloris en tout genre et même les potentiels dérivés électriques. Avec cette A110 R, pour Radicale, Alpine cherche cependant à offrir aux amateurs du genre un authentique engin de course avant tout taillé pour la piste. Rrrrrrevue de détail du package stylistique et mécanique de la petite derrrrrnière.
Alpine A110 R : Deux couleurs, deux jantes, un ailerrrrrron !
On aimera ou pas, mais l’Alpine A110 R a pris le parti de ne pas passer inaperçue dans la rue, en affichant un look volontairement démonstratif. Impossible ainsi de ne pas remarquer les artifices aérodynamiques en tout genre, d’autant qu’ils sont volontairement mis en relief par leur matériaux, de la fibre de carbone, mais aussi de la fibre de verre. Ils sont en conséquence noirs et, bien évidemment, plus légers. On en reparle plus loin.
Lame avant, jupes latérales, diffuseur ou aileron arrière sont donc traités de manière spécifique. Tous ces éléments ne sont pourtant pas radicalement différents de ceux de l’A110 S, la lame avant et l’aileron arrière sont ainsi identiques, mais ils reçoivent quand même quelques améliorations exclusives pour faire la différence : obturateurs d’entrée d’air en plus à l’avant ou, plus spectaculaire, mâts en « col-de-cygne » pour maintenir l’aileron arrière.
Le diffuseur est lui plus exclusif et plus démonstratif et voit ses dimensions généreusement élargies. Il intègre des éléments techniques accentuant sa vocation d’optimisation aérodynamique (flaps latéraux, sabot, ailettes…) et accueille en son centre une double canule d’échappement, retravaillée elle aussi, puisqu’elle se dote d’une double paroi en impression 3D permettant une meilleure isolation des gaz d’échappement.
Détail surprenant, les jantes, en carbone, ne sont pas identiques à l’avant et à l’arrière. Plus pleines à l’arrière, elles sont censées permettre là encore une optimisation de l’aéro. Ce soucis de l’amélioration de la pénétration dans l’air et de la trainée aérodynamique, très présent sur le traitement de l’A110 R, se concrétise même sur la carrosserie en elle même puisque le capot, le toit et la lunette arrière, qui utilisent eux-aussi la fibre de carbone à profusion, intègrent également des artifices aérodynamiques comme des conduits d’air ou des grilles d’admission.
Alpine A110 R : Rrrrrretirez ces kilos que je ne saurais transporter
Parée du Bleu Racing mat (seule couleur possible pour le moment) et donc bicolore, en raison de l’usage massif du carbone, l’Alpine A110 R cherche aussi par tous les moyens à perdre du poids. Le gain final n’est pas, de prime abord, absolument phénoménal puisqu’il ne se chiffre qu’à 34 kg. Mais comme l’A110 n’a jamais non plus été particulièrement lourde, cela reste une performance tout à fait honorable et la voiture affiche désormais 1082 kg sur la balance. A l’heure des SUV hybrides ou des full électriques qui rivalisent d’imagination pour atteindre et bien souvent dépasser les 2 tonnes, c’est finalement bien peu de chose.
Ce poids a été gagné de multiples manières : les panneaux de carrosserie en carbone bien entendu, les roues (12,5 kg à elles seules) mais aussi quelques éléments de l’habitacle, avec des conséquences assez cocasses. Impressionnants et superbes, les sièges monobloc Sabelt permettent un gain de poids de 5 kg, mais cela signifie qu’il n’y a plus de ceinture de sécurité classique. Il faut à présent boucler son harnais 6 points. C’est forcément un peu moins facile et rapide. Et, comme il n’y a pas de petites économies, la lunette arrière étant désormais opaque, on peut se passer de rétroviseur intérieur.
Alpine A110 R : Plus vite, plus loin, plus forrrrrrt !
Outre la chasse au poids, l’A110 R vient apporter tout un tas de petites améliorations techniques dans le but d’optimiser ses performances, essentiellement sur piste. Le châssis a été revu par les ingénieurs et la caisse abaissée d’un centimètre par rapport à l’A110 S (il est même possible de gagner un centimètre supplémentaire sur piste), la raideur des barres anti-dévers ou des amortisseurs a été accentuée (ces derniers pouvant là-aussi bénéficier d’un réglage hydraulique très fin sur circuit), les pneus sont des Michelin pilot Sport Cup 2 semi-slicks, le système de freinage adopte des disques de 320 mm bi-matière et a été optimisé (notamment son refroidissement), enfin les modes de conduite permettent d’adapter le véhicule à son niveau d’exigence.
Pas de modification en ce qui concerne la puissance du moteur, toujours à 300 ch (sans doute le maximum pour que ce 4 cylindres 1.8 l turbocompressé reste fiable) mais, pour offrir au moins un peu plus de sensations, la sonorité de l’échappement a été retravaillée.
Alpine A110 R : Pour quels Rrrrrrésultats ?
Par rapport à une A110 S, l’Alpine A110 R gagne 0,3 seconde sur l’exercice du 0 à 100 km/h, à 3,9 secondes, et 10 km/h en vitesse de pointe à 285 km/h. Des chiffres qui n’apparaissent pas à première vue comme ébouriffants mais qui offrent tout de même une sacrée fiche technique à cette dieppoise. Surtout quand on n’oublie pas que les principaux gains ne se chiffrent pas vraiment mais se ressentent surtout. En effet, ce qui a été le plus optimisé sur cette A110 c’est sa capacité à se revendiquer comme une authentique pistarde grâce à son nouvel équipement aéro.
Mais tout cela a un prix, et il augment bien plus que les performances puisqu’il faudra débourser 105 000 euros pour s’offrir cette A110 R. Sans compter naturellement le malus… même si Alpine aime à rappeler que cette sportive est celle dont les rejets de CO2 sont les moins élevés.
En attendant d’en prendre pourquoi pas le volant, c’est au Mondial de Paris que nous vous reparlerons de cette A110 R.
Retrouvez nos essais de l’Alpine A110 et de l’Alpine A 110 S