Le Nouvel Automobiliste
Essai Suzuki Vitara Hybrid

Essai Suzuki Vitara 1.5 Dualjet Hybrid : résiste, prouve que tu existes

Après la micro-hybridation 48V et vu le nombre de plus en plus important de SUV urbains adoptant l’hybridation dite autorechargeable, également connue sous l’appellation Full-Hybrid, le Suzuki Vitara se devait d’y passer. Et au lieu d’aller piocher chez son nouveau partenaire Toyota, la marque japonaise déploie sa propre hybridation. Mais comparé à la version précédente en 48V, a-t-il plus d’arguments ? Saura-t-il se montrer moins gourmand ? Et surtout aura-t-il les armes pour confronter ses adversaires ? Nous avons voulu nous rendre compte de l’efficience de ce nouveau moteur sur un parcours qui a mêlé routes nationales, autoroutes et ville.

Essai Suzuki Vitara 1.5 Dualjet Hybrid : toujours le même

Il faut se le dire tout de suite, cette nouvelle motorisation hybride autorechargeable n’apporte rien par rapport à la version testée par Eric il y a maintenant un an. De fait, nous ne rentrerons pas en détails sur la partie stylistique tellement bien résumée par Eric. Car il est vrai ce Suzuki Vitara n’est pas le plus joli des SUV urbains du moment. Mais il faut le souligner son design coupé à la serpe donne une impression de robustesse quand la plupart de ses concurrents optent pour des lignes arrondies.

Pour l’intérieur, c’est du pareil au même. L’habitacle reste en deçà de la concurrence actuelle. J’entends déjà les huées des aficionados de la marque arguant que son style date de 2015. Mais comme le précise si bien Eric, déjà à cette période-là, ses adversaires faisaient mieux que ce Suzuki Vitara. Les matériaux et le toucher sont en inadéquation avec l’actualité. On aurait aimé que la marque japonaise profite de cette version pour moderniser l’intérieur de son Vitara, un peu à la manière de son nouveau S-Cross, que nous aurons l’occasion de tester d’ici quelques semaines.

Seule petite évolution, l’adoption d’un bouton ECO Mode placé à gauche du volant sur la partie de commandes des feux. Celui-ci permet de forcer l’ensemble mécanique à utiliser l’électricité de la batterie afin de réduire les émissions de CO2. Mais nous verrons ce mode de fonctionnement un peu plus tard.

Essai Suzuki Vitara 1.5 Dualjet Hybrid : un équipement complet mais peu technologique

Niveau équipement technologique, ce Suzuki Vitara Dualjet se contente de seulement de deux finitions. La première dénommée Privilège, démarrant à 27 890 euros, se pare de la climatisation automatique, d’un écran tactile de 7 pouces avec fonctions Apple CarPlay et Android Auto, de la caméra de recul et de sièges avant chauffants.

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Pour la seconde finition Style (comptez 2 000 euros de plus que la finition Privilège), celle-ci y ajoute le toit ouvrant panoramique, le système GPS, le démarrage sans clé ou encore la sellerie mixte cuir et tissu.

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Et c’est tout ? En effet, ce Suzuki Vitara n’adopte pas d’affichage tête haute, de recharge par induction ou de commandes vocales. Et niveau aides à la conduite, ce véhicule ne se démarque pas non-plus. Vous aurez droit à la reconnaissance des panneaux de signalisation, à un avertisseur de changement de ligne, à l’alerte anti-collision (toujours aussi intrusif) ou encore à l’alerte de trafic transversal en marche arrière. Comme la plupart des conducteurs déconnectent beaucoup de ses équipements, cela ne devrait pas gêner une partie des clients.

Essai Suzuki Vitara 1.5 Dualjet Hybrid : une mécanique assez simple

Côté motorisation, ce nouveau moteur full hybrid se compose d’un moteur 4 cylindres de 1,5 litres de cylindrée produisant 102 chevaux et 138Nm de couple. Doté d’une double injection (directe et indirecte) à laquelle le nom Dualjet fait bien référence, ce bloc moteur se montre moins puissant que le 1,4 litre Boosterjet (129 chevaux) mais avec le moteur électrique de 33 chevaux, la puissante culmine à 115 chevaux.

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Le Suzuki Vitara ne démarrera jamais en mode électrique. C’est un fait mais la marque privilégie le démarrage du moteur thermique pour le mettre à température. Cela peut déstabiliser au début mais au final, l’idée n’est pas saugrenue.

Pour la transmission, il s’agit ici d’une transmission automatique à simple embrayage, là où la plupart des concurrents installent une boite à double embrayage ou à convertisseur de couple. Le problème de ce type de transmission, c’est la rupture de couple entre deux rapports. Pour éviter cela, Suzuki a installé le moteur électrique en sortie de boîte. Est-ce vraiment suffisant ? Pas vraiment, on a toujours cette impression de passage saccadé même si c’est plus lissé qu’une ancienne boîte BMP6 ou ETG6 du groupe PSA.

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Malgré ce désagrément, il y a un bon point à relever sur ce Suzuki Vitara, c’es sa consommation mixte. Après un trajet de plus de 400 kms en l’ayant utilisé sur tout type de routes, celle-ci s’est établie à 5,5 litres aux 100 kms. C’est presqu’un litre de mieux que la version 48 Volts testée par Eric. En plus, le parcours s’est illustré sans faire d’éco-conduite, ce qui aurait peut-être permis d’augmenter l’écart

Essai Suzuki Vitara 1.5 Dualjet Hybrid : un comportement propre

Même si les suspensions se révèlent plutôt fermes, le comportement routier de ce Suzuki Vitara n’est pas exempt de qualités. En fait, grâce à cette raideur, les mouvements de caisse sont bien mieux maîtrisés lorsque ses adversaires adoptent une filtration plus molle.

Côté agilité, ce Suzuki Vitara profite d’une direction assez précise notamment lorsque l’on augmente le rythme. Très communicante avec un train avant très précis, elle se montre cependant un peu trop légère en son point milieu et notamment à faible vitesse.

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De plus, étant équipé d’une transmission à simple embrayage, le moteur Dualjet de ce Suzuki Vitara se montre bien moins bruyant qu’un Toyota Yaris Cross avec convertisseur de couple. Un point non négligeable lors de longs trajets notamment sur autoroute.

Essai Suzuki Vitara 1.5 Dualjet Hybrid : une armée de concurrents

Arrivant bien après tout le monde, ce Suzuki Vitara Dualjet devra faire face à une panoplie de modèles concurrents avec un design plus flatteur mais faisant payer plus cher leurs prestations. On pourra ainsi citer le Renault Captur E-tech en hybride simple, le Toyota Yaris Cross ou encore le Hyundai Kona Hybrid.

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Pour les deux premiers, fraîchement débarqués sur le marché des SUV urbains, ceux-ci débutent à un peu plus de 30 000 euros, soit près de 2 000 euros de plus que le Suzuki Vitara Dualjet. Pour le Renault, celui-ci profite d’une présentation plus soignée, d’une motorisation un peu plus puissante (145 chevaux) ou encore d’un châssis mieux équilibré.

Le Toyota Yaris Cross est d’une puissance équivalente (116 chevaux) mais son style est plus avenant que celui du Suzuki Vitara, d’un équipement plus complet mais surtout d’une consommation encore mieux maîtrisée (moins de 5 litres aux 100 kms).

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En ce qui concerne le Hyundai Kona Hybrid, celui-ci débute à 27 000 euros. Soit dans le même ordre de prix que le Suzuki Vitara. Cependant, son design est un peu plus contemporain que le japonais avec un niveau d’équipements un peu plus complet, une présentation intérieure plus avenante pour une consommation à peu près similaire (5,7 litres aux 100 kms).

Essai Suzuki Vitara 1.5 Dualjet Hybrid : un bon choix mais sans saveur

Bien qu’esthétiquement, ce Suzuki Vitara accuse le poids des années, il se montre cependant comme une alternative intéressante que cela soit pour sa consommation contenue et son comportement routier toujours au top. Et c’est sans compter sur une fiabilité reconnue par les clients. De plus, son hybridation avec sa transmission à simple embrayage reste assez convaincante au quotidien, même si les à-coups de rupture de couple soient un peu trop présents.

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Ce qui manque à ce Suzuki Vitara, c’est son manque de cachet à l’intérieur, le peu de technologie embarqué et aussi son niveau sonore trop important notamment à haute vitesse. C’est presque dommage car avec son prix attractif, ce SUV urbain japonais pourrait se battre facilement contre les cadors du secteur à savoir le Toyota Yaris Cross ou encore le Renault Captur E-tech.

Crédits photos : Christian Condé

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