Comme son nom l’indique, le concept Mercedes EQT annonce tout à la fois une nouvelle Mercedes électrique -EQ- qu’un nouveau modèle dans la gamme à l’Etoile, le Classe T. Celui-ci est appelé à devenir la version civile et huppée du duo Citan / eCitan, uniquement utilitaire, qui sera comme la génération lancée en 2012 toujours produite en France à Maubeuge. Voyons ce que ce Concept EQT nous révèle de la seconde génération du plus chic des vans du marché.
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Concept Mercedes EQT : long de 4,94 m !
La première surprise avec ce showcar, un modèle proche de la version de série et habillée comme une étude de style, c’est sa longueur. 4,94 m, 4945 mm exactement : on découvre là ce que devrait être le format des futurs Classe T long mais aussi du Kangoo Maxi. Oubliez le format compact, priorité à l’usage : la fonction dessine la forme et le Classe T se posera en alternative aux monospaces et autres vans aménagés, dans une fourchette haute de taille qui dépasse les Peugeot Rifter Long (4,75 m) ou encore le Volkswagen Caddy Maxi (4,85 m) et qui atteint celle des Citroën SpaceTourer M (4,95 m donc). Mais que reste-t-il à un EQV, à part seulement 20 cm de plus (5,14 m) ? Le Concept EQT est également presque aussi large (1,86 m) que haut (1,83 m).
Passée la surprise, on apprend que la version « courte » du Classe T devrait avoir le même delta de différence de taille avec la version « longue », soit environ 38 cm pour un Classe T court, sachant que le Kangoo court taille 4,49 m. Deux tailles donc, et non plus trois, la version dérivée du Kangoo Compact à 2 portes n’étant pas reconduite. Elle n’avait de toutes façons jamais été imaginée en Véhicule particulier, l’échec du Kangoo BeBop ayant sonné le glas d’une telle version.
Maintenant que les bases sont posées, voyons ce que présente ce concept EQT en détails.
Future sixième modèle de la gamme EQ
Esthétiquement, le Concept EQT réussit à marier un format contraint (beaucoup de volume et une structure partagée avec le Kangoo III) avec des détails chics et luxueux (le contour de chrome du vitrage notamment, qui rappelle librement les déclinaisons Maybach et qui pourrait se retrouver en série) et les codes de la gamme EQ. Celle-ci, déjà déclinée sur les EQC, EQA, EQB, EQS et en Van avec l’EQV (dont vous trouverez notre essai ici), se remarque aux optiques intégrées dans une large calandre pleine, des jantes (21 pouces) au profil favorisant une faible traînée aérodynamique, et un bandeau de feu arrière continu. Tout y est bien intégré, de même que les logos EQ, même si contrairement à une EQS dont le style a été forgé en soufflerie, cet EQT fait davantage la part belle aux aspects pratiques (larges portières latérales, grand hayon arrière).
On en oublierait presque que ce modèle dérive d’un Kangoo : il faut dire que cette fois, la conception a eu lieu en parallèle du modèle Renault, ce qui permet aux deux constructeurs de mieux s’accorder sur le style et les pièces partagées, de nature à ce que le côté « clone » soit discret, un jeu dans lequel le groupe Stellantis est passé maître. Ici, la face avant et même le profil ne font pas du tout penser à un Kangoo : il n’y a que, de ¾ arrière, la forme des feux qui ne saurait mentir. Mais Mercedes y ajoute son bandeau EQ continu, un ‘truc’ de style que les plus franchouillards estimeront appartenir d’abord… aux Safrane !
De cuir et de lumière
Modèle de salon, ce showcar intègre aussi tout ce qui fait le charme d’une étude de style : un large pavillon vitré à la forme travaillée, mais aussi des poignées de portière ultra amincies, et à bord une sellerie de cuir blanc, dont une partie est en cuir nappa et certains médaillons en cuir recyclé. Les retrouverons-nous en série ? Rien n’est moins sûr et Melanie Brunner, Product Management chez Mercedes-Benz Small Vans, d’indiquer qu’« un concept-car offre plus de liberté dans le choix des lignes et des matériaux. L’intérieur blanc en est l’exemple : les configurations de série seront révélées plus tard, de même pour les poignées de portes – on espère que l’on saura vous surprendre ! »
Quelles seront les ADAS de l’EQT ? Et son autonomie électrique ? Ces questions trouveront elles aussi leurs réponses en 2022 au plus tard, année de lancement du modèle de série. Ce qu’on sait en revanche, c’est (à quelques détails près) la forme de la planche de bord : les aérateurs seront toujours ronds, il y aura un rangement en haut de planche de bord derrière les compteurs, et le levier de vitesse sera positionné haut pour plus de praticité. Notez les boutons de clim, propres au groupe Renault, tandis que la tablette centrale ou le volant sont identiques aux autres Mercedes, de même que le MBUX (avec l’assistant vocal Hey Mercedes à fonctions prédictives) qui sera aussi au rendez-vous et peut-être l’éclairage d’ambiance. C’est moins sûr pour toutes les petites étoiles à 3 branches disséminées dans le showcar : jantes, toit vitré… ou encore dans la calandre.
Sept places… et un skateboard
Les près de 5 mètres de longueur du futur EQT lui permettront d’accueillir 7 places avec des assises arrière installées dans le coffre mais qui, contrairement à celles d’un Espace V ou d’une 5008, sont de véritables sièges amovibles. Une bonne nouvelle, d’autant que les 3 sièges du rang 2 semblent tous de taille équivalente – ils peuvent tous accueillir des sièges enfant les uns à côté des autres. Ils se replient pour donner accès au rang 3, et laissent un plancher quasi plat. Les batteries sont en effet installées dans le plancher et n’obèrent pas la modularité : seule concession, l’absence de réelle cave à pied pour le rang 3, même si vous n’avez pas non plus la tête dans les genoux comme dans certains SUV 7 places. La longueur de la porte coulissante est impressionnante, et son rail est discrètement intégré dans le profil de la voiture.
Dans le fond de coffre, il y a des surprises, sous la forme d’un skateboard baptisé eLongboard, et des supports pour transporter un casque et des protections, astucieusement rangées dans un panier dédié. Faut-il s’y attendre de série ? Sous cette forme, non… mais Peugeot a bien -un temps- proposé une station d’accueil pour recharger une trottinette électrique Micro dans son 3008, que la chance de voir un tel équipement en accessoires n’est pas nulle.
Et toujours made in France
Si Daimler a quitté la France en revendant l’usine Smart d’Hambach à Ineos, les Classe T et EQT continueront d’être produits à Maubeuge, dans l’usine MCA (Maubeuge Construction Automobile). Une bonne nouvelle qui ne signifie toutefois pas que les Classe T et EQT seront des copier-coller du Kangoo III : rien ne dit que l’ouverture « Sésame » permise par l’incorporation du montant B dans les portes avant et coulissantes soit répliquée sur le modèle Mercedes… Peter Feneberg, porte-parole de Mercedes-Benz Vans, nous indique que « [ses] petits Vans sont conçus de sorte que le montant B ne constitue pas un obstacle au chargement, notamment grâce à la largeur des portières coulissantes. » A suivre donc, pour l’heure ce concept EQT embarque un tel montant.
Ainsi, Mercedes annonce de façon assez précise les contours des Classe T lancé en 2022, et précise que l’arrivée du duo Citan/eCitan est prévue dès 2021. Celle de l’EQT proprement dit interviendra ultérieurement. Il y aura alors foule sur un segment où le Kangoo Z.E. régnait presque sans partage jusqu’à présent : ë-Berlingo, e-Rifter, Combo-e Life, Proace City électrique, le quatuor PSA-Toyota sera prêt, et on imagine mal Volkswagen ne pas proposer d’e-Caddy… Il y aura donc bientôt foule mais Mercedes, qui a pris une petite longueur d’avance avec un EQV parmi les premières « navettes » électriques mises sur le marché, compte bien rester dans le rythme avec l’EQT.
Galerie photos complète – Mercedes EQT Concept :
Remerciements aux porte-paroles de Mercedes-Benz Vans pour leur disponibilité.